jeudi 7 décembre 2017

Marianne sur la Saintélyon 2017

Le week-end dernier, j'ai participé à une petite manifestation sans prétention aux alentours de Lyon.

Mon récit de la Saintélyon 2017.


Je ne dirai rien sur l’étrange processus cérébral qui m’a amené à m’inscrire sur un trail de 73km, 2000m de D+, de nuit, en plein hiver. Je me souviens vaguement d’une discussion avec des amis début septembre, « je m’inscrirai bien à la Saintexpress », « tant que tu y es, pourquoi pas la Saintélyon », et hop trois clics plus tard, je suis inscrite.

17h : arrivée à la Part Dieu, un paquet de trailers descend du TGV direction la Halle Tony Garnier. Je récupère mon dossard et les goodies, un buff et des chaussettes Saintélyon …. Taille 44-47 !!! Je regarde du coin de l’œil l’arche d’arrivée illuminée.


18h : des norias de bus nous emmènent à Saint-Etienne, l’ambiance monte d’un cran à la fois angoissée et excitée.

20h : pasta party. A discuter avec les autres givrés qui sont embarqués dans le même bateau, on a l’impression que tout le monde est là à l’insu de son plein gré.

20h30 : je trouve une petite place dans un squat géant ; je prépare mon sac, mes pieds ; je me glisse dans mon duvet et je parviens à m’assoupir. Dans mon sommeil, je me vois très nettement passer la ligne d’arrivée. Ça peut paraître présomptueux, mais à mon réveil, je savais que je serai finisher.


23h30 : alors que les élites s’élancent, je m’avance avec les bizuts et les timides vers la ligne de départ. On est presque 7000 et l’organisation fait partir des vagues de 1000 toutes les 10mn. Je pars dans la 6e vague à 00h20 !!!!, les pieds déjà gelés.


C’est parti pour 13h48 de course. J’avais mis des heures à préparer un magnifique roadbook que j’ai laissé au fond du sac, ne vérifiant jamais mes temps de course et laissant le ressenti donner le rythme.


Le parcours est recouvert de neige jusqu’à St Genoux (et non recouvert de neige jusqu’aux genoux). Ils avaient annoncé -9°c sous abri, beaucoup moins en ressenti avec un vent glacé bien présent. Toute la nuit, on profite de la magnifique ligne continue de petites lumières dansantes. Je n’avais pas mis les chaînes n’ayant jamais couru avec. Dans la nuit, alors que je commençais à lutter contre le sommeil, bing, glissade, gamelle. Là, il faut prendre la bonne décision, je suis transie de froid, j’ai les doigts gelés. C’est un combat pour mettre les chaînes et je sors la doudoune. Pour les doigts, je trouve une solution, que je ne divulguerai pas ici 😊. La fin de la nuit est, comme toujours, une vraie torture. J’ai l’impression que je vais tomber de sommeil au sens propre du terme. Au lever du jour, j’arrive au Signal, le point culminant du parcours. MAGNIFIQUE. Il faut bien en profiter car ce qui attend les survivants, c’est une descente verglacée, horrible. Festival de gadins devant moi, certains tentent la descente sur les fesses. Je passe bien avec mes Yactracks.

A St Genoux (km 40), il fait jour, l’envie de dormir est passée, je me sens bien. Les bénévoles me disent qu’il y a 500 personnes derrière. C’est là que je comprends que je dois être dans les temps que je m’étais fixé. C’est le début du calcul mental pour évaluer l’heure d’arrivée. Ca occupe. Avec la fin de la nuit, les messages arrivent sur mon téléphone, ça fait chaud au cœur et ça booste.
Le parcours devient plus roulant et jusqu’au 50e km, j’ai un regain d’énergie, je tape des 9km/h tranquille. Je commence à dépasser des zombies boitant par grappes. Selon Livetrail, je remonte 200 places sur la fin du parcours !!!


Les panneaux Arrivée à 20km, à 15km défilent assez vite sans que ça me pèse ou que le moral décline. A 10km de l’arrivée, il m’apparaît clairement que je ne pourrai plus relancer. Je marche, trottine un peu dans quelques descentes. Et enfin, à 3km de la fin, le traceur psychopathe s’est fait plaisir. On enchaîne la fameuse montée de l’aqueduc, c’est un mur ça, c’est pas une montée !!! Puis un nombre incroyable de raidars dans aussi peu de km, puis un escalier de 200 marches (il paraît) pour descendre vers la Saône. Encore les deux ponts de la confluence à passer et des zigs et des zags avant d’entrer enfin dans la halle Tony Garnier et l’arche est là. Je suis finisher. Pas peu fière vu le nombre d’abandons et hors délais cette année (909).



La Saintélyon, c’est vraiment une aventure inoubliable.


Je n’ai ressenti que du plaisir, de l’enthousiasme, de l’euphorie, mal nulle part, j’ai eu l’impression de faire un voyage sans m’occuper du temps, du classement. Je me sentais bien. Le dénivelé peut faire peur sur le papier, mais passe bien. Pour les coureurs qui envoient, il y a de quoi bien s’amuser. C’est la course qu’il faut faire au moins une fois. Allez, il vous reste un an pour vous préparer à la prochaine édition.

Marianne


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